Les membres de l'ISAG se sont réunis le 11 septembre dernier afin de confronter leurs perspectives et leurs stratégies d’investissement. Après un été quelque peu chahuté sur les marchés, les questions étaient nombreuses en amont de cette réunion.
Sans faire l’unanimité, le scénario de l’atterrissage en douceur reste largement majoritaire, écartant à ce stade toute idée de contraction de l’activité économique de part et d’autre de l’Atlantique.
Le ralentissement du marché du travail aux Etats-Unis est tantôt perçu comme une normalisation saine faisant suite aux excès postpandémiques, tantôt vu comme plus préoccupant. L’économie américaine montre en effet des signes de ralentissement, mais ne sombre pas en récession. Le consommateur américain tient bon, soutenu par l’effet richesse issu de la bonne tenue des marchés actions et de l'immobilier ésidentiel. En Europe, nous assistons même à une reprise du crédit à la suite de l’inflexion de la politique monétaire.
La première baisse de taux de la FED attendue le 18 septembre ne fait plus débat. Le fléchissement de l’emploi et la désinflation en cours ont scellé la conviction du marché. Seule l’ampleur de la baisse reste incertaine: 0,25 ou 0,50 point de pourcentage. Des différences de vues ressortent également au sujet des anticipations de baisses de taux pour les 12 prochains mois. Après le récent mouvement de baisse, certains stratégistes considèrent les attentes du marché comme raisonnables quand d’autres les estiment exagérées.
Concernant l’allocation d’actifs, la majorité des intervenants fait la part belle aux actions, en privilégiant les marchés américains. Plusieurs maisons ont, de surcroît, fait le choix de diversifier leur poche dédiée aux actions américaines en renforçant les petites et moyennes capitalisations. Les valeurs en lien avec l'intelligence artificielle sont toujours bien représentées au sein des portefeuilles. Elles affichent de solides fondamentaux, même si les questions de valorisation et de concentration sont de plus en plus prégnantes. Les marchés européens retiennent moins l’attention et sont à l’occasion diversifiés en faveur des marchés hors zone euro, comme la Suisse et le Royaume-Uni qui gagnent en attractivité. Enfin, les marchés asiatiques font l’objet de vues particulièrement divergentes.
Du côté des marchés obligataires, des prises de profits ont été réalisées par certains établissements qui ont saisi l’occasion pour réduire la duration des portefeuilles quand d’autres préfèrent maintenir des niveaux de duration relativement élevés.
Sur le marché des changes, l’inflexion de la politique monétaire de la Fed est de nature à mettre le billet vert sous pression, mais la dépréciation du dollar contre euro n’est pas consensuelle parmi les stratégistes présents. Le CHF a la faveur d’une majorité de l’assemblée, mais son niveau actuel limite son potentiel d’appréciation et fait planer le risque d’intervention de la BNS.
L’or occupe toujours une place importante, notamment pour son caractère diversifiant. Sa forte appréciation tempère les attentes mais semble justifiée par différents facteurs: son rôle de valeur refuge dans un monde marqué par les risques géopolitiques, la demande en provenance des banques centrales et l’entrée dans un cycle d’assouplissement des politiques monétaires.
L’optimisme prévaut mais ne doit certainement pas exclure une vigilance accrue.
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